Pas plus tard qu’hier soir, j’ai eu une discussion amusante avec une amie sur les figures qui nous avaient marquées pendant notre enfance et adolescence. Entre Wallen, Britney, Sniper, Gabriel Heinze, j’ai aussi pensé à ce personnage fictif Phénomène Raven ; cette adolescente qui voit l’avenir en ayant des visions et qui peut le modifier si celui-ci l’importune. Elle était le genre de personne qui me fascinait tellement que j’avais accroché un poster à son effigie dans ma chambre. Son humour, son cran, son style déjanté, son physique un peu potelé, sa maladresse, sa famille... toute sa petite vie me faisait envie. Elle donnait le coup d’envoi à mes week-end remplis de matchs de football et/ou de handball, de booms mais aussi de.... messe. Oui vous avez bien lu. De messe. Je m’appelle Juliette, j’ai 30 ans et rien qu’en le tapotant, mon poil s’hérisse légèrement. Que le temps passe et passe et passe..3ème fille d’une fratrie de 4 enfants, j’ai grandi dans le 92 à Châtenay-Malabry. Ma mère vient de Franche-Comté, mon père de Paris 6. Elle est Chrétienne, lui agnostique. Le dimanche, elle fait les chœurs à la Paroisse Saint-Germain, lui, enchaîne les matchs de foot et de hand de mes frère et soeurs, puis nous emmène au parc où nous chantons en choeur. Je comprends qu’ici, c’est Paris, et que chacun son PSG.
Au collège, je voulais être journaliste,
Au lycée, je voulais être professeure d’Anglais,
À la fac, j’ai abandonné toute idée,
À l’école, on m’a dicté les codes (ouai ouai),
À mon premier stage, j’étais beaucoup trop sage,
En alternance, j’ai détesté l’ambiance,
À mon premier emploi, j’étais en joie,
À ma première démission, j’ai fait une dépression.
Jusqu’ici ma vie se résume à chercher des clés dans le noir. J’allumé des lumières puis j’en éteins puis .. je ne vois plus rien. J’ai lu quelque part que c’est dans l’expèrience de l’angoisse que s’éprouve le vertige d’une liberté vécue comme une impossible coïncidence à soi. J’y crois.